Frêne La chalarose s'installe en France
Le Département de la santé des forêts fait le point sur la situation de Chalara fraxinea en 2012.
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En vingt ans, la chalarose du frêne (forme asexuée Chalara fraxinea, forme sexuée Hymenoscyphus pseudoalbidus) s'est répandue à travers l'Europe. Tous les paysages sont concernés : forêts, bords de routes, arbres isolés, parcs, jardins, pépinières… Les suivis menés en France, notamment par le Département de la santé des forêts, rendent compte de la situation en 2012 (*). Quatre ans après la découverte du premier foyer en Haute-Saône, trente-neuf départements sont aujourd'hui touchés. En 2012, la chalarose a poursuivi sa progression vers l'Ouest, dans le Cotentin. En Angleterre et en Irlande, de nombreux foyers ont également été observés ; des mesures fortes de lutte ont été appliquées : coupe de 100 000 frênes, 50 000 plants détruits, restriction du transport et interdiction d'importation (www.forestry. gov.uk/chalara).
Évolution et tolérance
Les arbres atteints présentent des flétrissements et/ou des nécroses du feuillage, des mortalités de rameaux, des nécroses corticales et des faciès chancreux, associés à une coloration grise du bois sous-jacent. Si les arbres adultes peuvent endurer la maladie, cette dernière est souvent létale pour les jeunes frênes. Elle évolue lentement, même si les premières mortalités ont été constatées en 2012. Au sein d'un même peuplement, une grande diversité d'intensité des symptômes s'observe, avec parfois une amélioration de l'état sanitaire de certains arbres. Une faible partie de la population présenterait une moindre sensibilité d'origine génétique. Les pays touchés conseillent une sylviculture adaptée qui élimine les arbres très atteints et préserve les autres. Un programme européen de quatre ans (www.fraxback. eu), lancé en 2012, doit permettre de synthétiser les connaissances et de proposer des guides de gestion.
Si l'évolution de la maladie sur les arbres sans nécrose est lente, l'état sanitaire des sujets nécrosés au collet se dégrade rapidement. H. pseudoalbidus initie ces nécroses, qui sont ensuite envahies par le champignon opportuniste Armillaria sp. La prévalence dépendrait surtout de l'ancienneté de la détection de la maladie. Le champignon n'est présent que sur les zones chancreuses et absent des parties saines. La dissémination par le vent des spores émise à partir des peuplements contaminés, le transport de bois de chauffage atteint, la commercialisation de plants ornementaux de grande taille conservant des zones nécrosées et de plants élevés en zone contaminée constituent des vecteurs d'infection.
Valérie Vidril
(*) Document consultable sur http://agriculture.gouv.fr
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